2011/2/15 Nous l’avions mentionné dans nos précédentes dépêches, que la Guinée est à présent courtisée par d’importants investisseurs étrangers, qui posent leurs valises chez nous, chaque jour que le bon Dieu fait. D’aucuns viennent parler de coopération et de diplomatie, d’autres de business, alors que d’autres encore visent des marchés à décrocher ou des projets à signer. Dès la restitution du pouvoir aux civils par les militaires, suivie de leur retour dans les casernes, hommes d’affaires, personnalités politiques et bailleurs de fonds, en provenance de Djakarata et de Harward, ont commencé à fouiner le territoire Guinéen, à la recherche des marchés d’affaires. Le plus souvent, ce sont des américains, des européens et des asiatiques.
Cependant, le hic est que l’arrivée de certains investisseurs en Guinée, ce qui n’est pas du tout interdit, suscite aujourd’hui assez de polémiques au sein de l’opinion publique. Mais comme le pays amorce une nouvelle ère du changement, il est intéressant que les nouveaux dirigeants du pays sachent détecter les investisseurs porteurs de projets avantageux pour le pays. C’est dans cette optique, qu’il faut soulever le dossier du Terminal à Contenairs de Conakry, qui suscite aujourd’hui assez d’interprétations, les unes plus tendancieuses que les autres, alors que la vérité crève les yeux, pourvu que l'on ait le bon sens. Pour rétablir la vérité sur la signature de cette convention, il faut dire que le contrat de gestion et d’exploitation dudit Terminal a été paraphé dans les règles de l’art au mois de septembre 2008, suite à un appel d’offres fait à l'époque par l’Etat guinéen, dont les concurrents étaient MAERSK, le Groupe Bolloré et Getma International.
Pour la clé d’entrée, le Groupe Bolloré avait proposé à l’époque, après de nombreuses démarches infructueuses de marché de gré à gré auprès des autorités guinéennes d’alors, une modique somme de six millions d’Euros, contre quinze millions pour Getma International, soit le double du premier. Et ce n’est pas tout, puisque Getma a également mis le paquet de 120 millions d'Euros pour le capital d’investissements. D’où sa victoire logique dans ce marché pour 25 ans. Après avoir raté le Port de Dakar au profit de celui d’Abidjan, on ne sait dans quelles conditions, Vincent Bolloré veut se tourner vers Conakry, mais il est intéressant aujourd’hui de relire l’article intitulé « La Guerre dans les ports africains » parus dans L’Express en décembre 2009 pour comprendre la face cachée de l’iceberg. En tout cas, l’homme d’affaires français était récemment en visite à Conakry où il a d’ailleurs rencontré les nouvelles autorités guinéennes, dont le Président Alpha Condé, avant de visiter le Port Autonome de Conakry, sans l’aval de l’opérateur en place. La question que l’on devrait se poser aujourd’hui est de savoir si le nouveau pouvoir, qui a promis d’apporter le changement, acceptera-t-il de déshabiller Paul pour habiller Pierre, en violant les textes ? Pour beaucoup d’observateurs avertis, cette concurrence déloyale qui a débuté devra cesser, si l’on veut que prospère en Guinée l’Etat de droit. Lamine Camara (Source: Infoguinee.com) |